L es populations de Brazzaville pourront désormais voyager par avion en passant par la nouvelle aérogare du premier module de l'aéroport international Maya Maya. Cette aérogare moderne, sur ossature métallique entièrement vitrée de couleur verdâtre, est dotée de trois passerelles télescopiques vitrées, dont une adaptée à l'airbus A-380. Elle peut accueillir plus de 1,5 million de passagers par an.
Le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a procédé ce jour à l'inauguration de ce premier module, du projet de modernisation et de réaménagement des infrastructures aéroportuaires de Maya Maya, dont il a posé la première pierre le 7 août 2007. Il était accompagné de son épouse, Antoinette Sassou N'Guesso, de quelques autorités du pays et d'autres invités.
Afin de rendre compétitive la plateforme et de l'arrimer aux exigences du monde moderne, une deuxième piste d'atterrissage, parallèle à l'ancienne, a été construite et a coûté 73,6 milliards FCFA. Les travaux ont consisté en l'aménagement des chaussées aéronautiques ; l'installation du balisage lumineux ; et des aides à la navigation aérienne. Cette deuxième piste est reliée à la première par trois bretelles. Le tarmac a été rénové et élargi.
La nouvelle aérogare est délimitée de part et d'autre par l'ancien terminal, qui sera reconstruit et constituera le second module, et le bloc technique Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar). Le bâtiment a deux niveaux, un sous-sol et une mezzanine. Celle-ci renferme les bureaux des administrations et des compagnies aériennes, des restaurants, ainsi qu'une salle de conférence. La surface au sol est d'environ 8 000 mètres carrés.
La construction des installations terminales de Maya Maya (les modules 1 et 2 de l'aérogare, le pavillon présidentiel, l'aéro-club, l'hôtel, le parking autos) est exécutée par la Société anonyme de coopération technique et économique internationale de Chine (Weitec), pour un montant de 85 milliards FCFA.
Selon le ministre délégué, délégué général aux Grands Travaux, Jean Jacques Bouya, ce nouvel ouvrage hissera Maya Maya à un niveau de service compétitif. Il augmentera les capacités de la plateforme en prévision du trafic. Il assurera une harmonie entre la qualité et les prestations et favorisera l'émergence d'un pôle économique. « L'idéal étant de faire de Maya Maya un aéroport d'éclatement du trafic », a-t-il signifié.
Par ailleurs, la modernisation de Maya Maya de déroulera en trois phases. La première a pris fin. La deuxième concernera le second module de l'aérogare, le pavillon présidentiel, la réhabilitation de l'ancienne piste, la construction d'un hôtel, de l'aéro-club, l'extension de l'aire de stationnement des avions et autos.
Quant à la troisième phase, elle est essentiellement consacrée à la réalisation d'un village aéroportuaire constitué d'une zone administrative ; d'un pôle technologique axé sur le développement durable ; d'un centre d'exposition culturelle et d'artisanat ; ainsi que d'un centre international des affaires. Pour cette phase, les études sont en train d'être finalisées par le cabinet-conseil Lufthansa Consulting.
En outre, Jean Jacques Bouya a insisté sur la pérennisation de ces ouvrages modernes. C'est ainsi qu'il a justifié le contrat de mise en concession passé avec la société Aéroports du Congo, filiale du groupe Egis-Avia. Cette dernière est commise à la gestion et à l'entretien des aéroports de Pointe-Noire, Brazzaville et Ollombo. « Cette démarche a l'heureux avantage de favoriser la création d'emplois, la professionnalisation des métiers de gestionnaire des aéroports, la formation aux métiers de l'aérien et d'offrir des garanties d'exploitation, de crédibilité et de durabilité nécessaire à l'image de marque du pays », a-t-il déclaré.
Avant d'être implanté sur ce site, l'aéroport se trouvait à l'emplacement de l'actuelle avenue Matsoua, à Bacongo, deuxième arrondissement de Brazzaville. L'emplacement actuel résulte d'une convention de cession de propriété entre M. Maya Maya, chef de terre, et le ministère des Travaux publics, des Transports et du Tourisme.
Retraçant l'historique, le coordonnateur du pôle des infrastructures de base, Isidore Mvouba, a rappelé qu'il a été construit en 1949 et mesurait 3 300 mètres de longueur sur une largeur de 45 mètres. L'ancien aéroport était ouvert au trafic des avions long-courriers à réaction, sans que n'aient été renforcées les chaussées en béton hydraulique. Au fil du temps, l'aérogare a montré des signes d'essoufflement en termes de capacité, d'espace, de confort et de sécurité.
La plateforme aéroportuaire surexploitée en raison de la croissance du trafic ne suffisait plus, ce qui entraînait plusieurs conséquences : l'encombrement et la saturation lors des enregistrements, embarquements et débarquements ; l'insuffisance des aires de circulation et de stationnement des avions et autos ; et la dégradation par l'usure des infrastructures. L'aérogare, très exiguë, n'était capable de traiter que 495 000 passagers par an.
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